Wroclawska 47A/8, Krakow, Poland

27 septembre 2006

Sto lat ! Sto lat !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un petit post sur Sto lat, qui est une chanson très populaire en Pologne.

Sto lat signifie littéralement 100 ans. C'est l'équivalent du "Joyeux anniversaire" en France. Sauf que l'on peut la chanter en n'importe quelle occasion. Car le but de la chanson est de souhaiter longévité et meilleurs voeux à quelqu'un. Je l'ai entendu chantée à Wigilia (la veillée de Noël pour ceux qui n'auraient pas lu mes premiers posts). Ca peut aussi etre un toast "Sto Lat!", mais qui sera invariablement chanté ensuite.

Mon meilleur "Sto lat" a été durant une coupure d'électricité dans un club où nous fêtions l'anniversaire d'un collègue. Quand le noir nous a pris par surprise alors que nous dansions une sorte de french-cancan en cercle sur toute la piste de danse, tout le monde a commencé à chanter Sto lat !, puis la lumière est revenue, nous nous sommes remis à danser. Et ça nous est arrivé 3 fois dans la soirée en moins d'une demi-heure.

Pour ceux qui ont envie de se mettre au polonais ou qui se demandent pourquoi après presque un an de vie en Pologne, je ne parle toujours pas couramment polonais, les paroles sont en dessous, avec une traduction du refrain après le premier couplet.

Sto lat! Sto lat! Niech żyje, żyje nam.
Sto lat! Sto lat! Niech żyje, żyje nam.
Jeszcze raz! Jeszcze raz! Niech żyje, żyje nam.
Niech żyje nam.

Niech nu gwiazdka pomyślności nigdy nie zagaśnie, nigdy nie zagaśnie!
A kto z nami nie wypije, niech go piorun trzaśnie.
A kto z nami nie wypije, niech go piorun trzaśnie
Sto lat ! Sto lat ! Sto lat ! Sto lat ! Niech żyje nam
Sto lat ! Sto lat ! Sto lat ! Sto lat ! Niech żyje nam
Niech żyje nam! Niech żyje nam!
Zdrowia, szczęścia, pomyślności! Niechaj żyje nam.

Cent ans ! Cent ans ! Qu'il/elle vive pour nous.
Cent ans ! Cent ans ! Qu'il/elle vive pour nous.
Encore une fois ! Encore une fois ! Qu'il/elle vive, vive pour nous.
Qu'il/elle vive pour nous.

A ceux qui me lisent "Sto lat !" et même plus si la vie vous le permet, en tout cas le meilleur pour le temps que vous vivrez. Na razie.

De Wroclawska a Wroclaw...

... il n'y a qu'un pas, puis un autre, et encore un autre... Et ainsi de suite jusqu'à la gare et au train. Puis 4h de train et enfin quelques pas pour sortir du train.

Et enfin ! Après dix mois passés à habiter sur Wroclawska (la rue de Wroclaw, NDR), je suis à Wroclaw ! Où je passe le week-end en compagnie d'un jeune couple franco-polonais, François et Kasia (pour Katarzyna).
La ville a, comme beaucoup d'endroits en Pologne, principalement deux influences architecturales : germanique et soviétique. Car entre Breslau, la ville allemande durant 100 ans, et Wroclaw, la ville polonaise reconstruite par les soviétiques, il n'y a qu'un pas.
Et pour éviter de s'emmêler les pieds dans les fils de l'Histoire, encore une petite leçon d'histoire-géo. La Pologne a vu ses frontières évoluer de manière radicale au fil des siècles occupant un territoire immense allant du Dniepr (à l'est) à l'Oder (à l'ouest), et de la Lettonie (au nord) à la Slovaquie (au sud), ou n'occupant aucun territoire en son nom propre... Du fait de sa position "centrale" en Europe, ne bénéficiant pas de frontières naturelles (sauf des montagnes au sud), et étant coincé entre deux "gros" voisins (l'Allemagne et la Russie), la Pologne a eu droit à son compte d'invasions, occupations et autres dépossessions de son territoire.
Par conséquent, Wroclaw a fait partie du territoire de la Prusse, et a été rebaptisée Breslau pour la circonstance. Et quand la ville est redevenue polonaise, elle a repris son nom d'origine (d'ailleurs, il est déconseillé de parler de Breslau à voix forte).
Durant la guerre, la ville n'a pas été épargnée par les combats acharnés livrés entre allemands et russes. De ce fait, une bonne partie de la ville date des années 1950-1960. Et grâce à cela, sur la belle et grande place du Rynek trône un ou deux bâtiments horribles qui cassent l'ensemble architectural.
Malgré cela, la ville est très belle, même si je préfère Cracovie. L'hôtel de ville et l'université Jagiellonski (une des plus ancienne de Pologne) sont deux bâtiments très intéressants à visiter. L'université à cause d'une salle de cérémonie dont les peintures ont été épargnées, l'hôtel pour ses sculptures moyenâgeuses dont une représentant un homme qui revient à la maison, et une autre représentant sa femme qui prépare son sabot, avec en dessous, des formes humanoïdes buvant tandis que des chiens de garde se battent.

Autour du Rynek, les fiacres sillonnent la vieille ville pour les touristes, comme à Cracovie. Mais comme l'a fait judicieusement remarqué un de mes compagnons, à Cracovie, il y a 2 chevaux... Pour continuer dans la fierté, bien placée, que l'on peut avoir de sa ville, on a trouvé des importations de produits typiquement cracoviens : les precel, sortes de pain-bretzel très consistant et que l'on ne trouve qu'à Cracovie... et à Wroclaw, apparemment.

Un autre endroit intéressant à visiter est le panorama de Raclawice. Je me disais "bon on va se retrouver dans un parc et avoir une vue sur la vieille ville, ça ne vaut peut-être pas le coup". Et puis en arrivant, je me dis "mais il est où le parc ? Et c'est quoi cette horreur en béton qui est au milieu de la place ? Et en plus, c'est là où on va ?!". Et finalement, entré dans le bâtiment, on achète nos tickets, et on attend notre tour de visite guidée. On passe un souterrain dans le noir. Je me dis qu'on va voir un film sur écran 360° présentant je ne sais pas quoi... et je ne suis pas tombé loin car le panorama est en fait une toile de peinture de 360° à laquelle sont ajoutés des éléments de décorations qui prolongent la toile et ancrent la scène dans le monde réel. La peinture en question est une représentation de la bataille de Raclawice, une victoire sur les russes d'un mouvement insurrectionnel polonais conduit par le général Kosciuszko en 1794.
L'intérêt de cette bataille tient à sa valeur symbolique, à savoir que même en infériorité numérique, il y a toujours la possibilité de gagner. Et c'est vrai que les polonais ont une certaine capacité à traverser les épreuves (et Dieu sait qu'ils en ont eu) et à toujours garder l'espoir. C'est une énorme force de caractère, et une grande source d'admiration. Et de ce que j'ai pu en voir, sans en faire une généralité, ils traversent les épreuves avec dignité. Même s'ils ont encore à travailler la dignité dans l'alcool...
Bref, passé le couplet patriotisco-nationaliste des commentaires audio, cette toile est aussi très intéressante pour ses dimensions physiques (15 x 114m) et son histoire. A l'origine, elle était exposée dans la ville de Lvov, actuellement en territoire ukrainien. Et comme beaucoup des possessions polonaises de Lvov, elle a été transférée à Wroclaw, mais à fait l'objet d'une non exposition publique jusqu'en 1985 à cause du caractère "agressif" du sujet par rapport à "l'ami" russe, représenté en envahisseur.

Sinon, il y a quelques petites îles sur l'Oder. Ou encore le zoo de Wroclaw qui abrite des tigres blancs. Ce zoo a été fondé par un couple qui animaient une émission télévisée équivalente à 30 millions d'ami avec Bougrain-Dubourg... ça je le sais à cause de Kasia, qui rappelons-le, nous a tanné tout le week-end pour aller au zoo, où on n'a pas pu se rendre faute de place dans le bus (qui était franchement plein à craquer). Ou encore le jardin japonais.

Donc, un petit week-end agréable ponctué d'une soirée en compagnie de VIE du crû qui ont eu la bonté de nous montrer les bonnes adresses dont une cour où il n'y a que des clubs. Mais attention, pas des night-clubs qui ne sont rien d'autre que des bars à p***s en Pologne (faut se méfier des faux amis). On eu aussi l'occasion de visiter le bar d'un ami cracovien de Kasia, meublé avec une commode d'époque. Là se jouait un concert privé d'amis de l'ami, en l'honneur de Zenon, un gars énorme (un cou qui doit faire mes 2 jambes réunies). Et nous avons eu droit au traditionnel Sto lat !, une chanson sur laquelle il faut que j'écrive un de ces jours.

J'oublie des choses mais je crois qu'il y a déjà de quoi faire en lecture... hein Mireille ? ;-)

11 septembre 2006

Parce que la coupe du monde est finie...

Il est agréable de parler d'une bonne revanche de la France prise sur l'Italie la semaine dernière. Bon, je ne vais pas m'étendre là-dessus, juste seulement le temps de dire qu'on a fait taire une table d'Italiens qui commençaient à faire les beaux... Merci l'équipe de France.

En fait, le but de ce post est de revenir sur le séjour ô combien doux et agréable qu'a passé chez moi en juillet, mon très cher et illustre cousin Renaud (pour ne pas le nommer). Qui me demande depuis un certain temps de lui cirer les pompes, alors que l'hôte c'est moi et que la bienséance voudrait que ce soit lui qui chante mes louanges. Mais le monde est cruel...

Donc je vais faire tout seul la pub de chez moi et de ma ville d'adoption. La question à laquelle je vais tenter de répondre est : pourquoi aller à Cracovie ? Pourquoi ?
Et bien, tout d'abord parce que j'y habite, je pense que ça fait déjà une bonne raison. Ensuite parce que c'est une belle ville. Une des rares qui n'ait pas subi les destructions de la seconde guerre mondiale (qui n'a été sujette ni à la barbarie nazie, ni l'acharnement de l'Armée Rouge à vouloir libérer des ruines).

Qu'est ce que l'on peut y visiter ?
La vieille ville avec le rynek (plus grande place d'Europe centrale), sa Halle aux draps, le château du Wawel et la cathédrale concentrant les tombeaux des rois et reines polonais, le quartier juif de Kazimierz avec son ambiance si particulière... Ah l'ambiance de Cracovie... Je serais bien incapable de l'expliquer mais la lecture d'un article m'a bien plu et a jeté la lumière sur mon ressenti. Si vous avez le temps de lire 2 bonnes pages, je ne peux que vous en conseiller la lecture.

Bon, d'accord, on peut s'occuper pendant deux jours, deux jours et demi, mais après ?
Après ? Il y a en dehors de Cracovie, le reste de la Pologne. Mais pour rester dans la région, il y a un pèlerinage qu'il faut absolument faire, à savoir la visite d'Auschwitz qui même si elle ne met pas le baume au coeur, mérite le déplacement. On reste interloqué devant la puissance du lieu et la difficulté de se représenter les dimensions qu'avaient pris ce massacre en masse d'un peuple entier et de bien d'autres entité (car à côté des Juifs, étaient aussi les Tsiganes, les Homosexuels, les Russes).
Si on dispose d'un peu plus de temps, on peut faire la visite des mines de sel de Wieliczka (valable à priori à cause de sa cathédrale creusée dans le sel), une randonnée dans les Tatras (de superbes montagnes, il faut reconnaître), se perdre dans la campagne polonaise à la recherche d'un morceau de ruine, ou encore aller en dehors de la région de Cracovie à la découverte d'un village typique (Sandomierz, Kazimierz Dolny), ou de plus grandes villes telles que Wrocław, Gdańsk... et j'en passe et des meilleures (ou surtout des que je n'ai pas visité).

Tout ça pour dire que mon très cher et illustre cousin Renaud (pour ne pas le nommer) a passé un bon séjour avec au programme, visite de la ville, d'Auschwitz, et une rando en montagne. Et en prime une visite guidée des lieux où sortir durant la nuit est une chose appréciable. Car j'allais oublier l'ultime raison, la Pologne est l'endroit où il y a la plus forte concentration de Polonaises... Je me demande encore pourquoi ;-).